Au delà d'un pianiste renommé et extravagant, Liberace était un
grand illusionniste. Son éblouissante Roll Royce, ses costumes
scintillants, ses fourrures incrustées de pierres précieuses, ses
bagues outrancières et ses pianos à facettes ornés de candélabres,
étaient, en plus de sa vraie et excessive attirance pour le kitch,
le miroir aux alouettes pour dissimuler son homosexualité devant un parterre conservateur et puritain qui se refusait d'entendre et encore moins d'accepter pareille horreur. Faire diversion pour mieux cacher tant qu'on le peut, au moins jusqu'à ce début des années 80 où les titres de journaux annonçaient la mort de Rock Hudson atteint du sida.
C'est le sujet traité par Steven Soderbergh dans son film Ma vie avec Liberace ou Behind the candelabra à travers l'histoire d'amour entre Wladziu Liberace et Scott Thorson, respectivement interprétés par le convaincant Michael Douglas et Matt Damon. Malheureusement et ce malgré la ressemblance des acteurs avec les intéressés, ou les efforts déployés afin de réunir des vrais objets appartenant à Liberace, et des reconstitutions quasi identique des maisons et autres lieux fréquentés par les deux amants, le film résonne comme une coquille vide. De piètres plans caméras et un Matt Damon inconsistant, pourtant très à son aise dans le talentueux Mr Ripley. Dommage...