Après une première lettre anonyme signée Le Corbeau que
reçoit le Dr Germain, c'est une véritable pluie de
courrier du même genre qui inonde un petit village de France comme
tant d'autres en ce début des années 40, dénonçant aux uns les
défauts ou infidélités des autres, et vice versa. Tous se
regardant du coin de l’œil, c'est au final une véritable paranoïa
collective qui s'empare des habitants.
Alors vengeance ou délation ordinaire, qui est donc, et
quelles sont les intentions de ce Corbeau ?
Lynchage, suspicion, vengeance et délation, tout y est et même
plus. Clouzot aura aussi l'aplomb d'aborder des thèmes comme la
drogue au sein du milieu médical ou même l'avortement. Autant
dire que la petite morale bourgeoise ou bigote en sera quelque peu
ébranlée.
N'oublions pas le jeu quelque peu théâtral mais ô combien
juste des acteurs, du rigide Dr Germain (Pierre Fresnay) à Ginette Leclerc en divine et émouvante infirme
croqueuse d'homme et le magistralement viril et sans concession noir et blanc de Henri-Georges Clouzot.
Outre sa modernité, Henri-Georges Clouzot a toujours fait
preuve d'audace, comme dans ce fabuleux huis-clos L'assassin habite au 21 par exemple, qui
fut l'un, sinon le premier film Français à traiter de tueur en
série. Mais utiliser l'Affaire de Tulle du début des années 20, et
la transposer en 1943 alors que la France est sous l'Occupation
Allemande, on peut dire que c'était carrément gonflé !
Certains journalistes mal intentionnés ont souvent dit de lui qu'il
était misanthrope. Faux. Il dépeignait la nature
humaine avec ce qu'elle a de plus bas mais aussi de plus beau à
travers le talent et l'objectivité qui caractérise les meilleurs et rares écrivains ou cinéastes.
Tu m'épateras toujours ma chérie.
RépondreSupprimerHugo
Même si le mérite en revient d'abord à H.G. Clouzot, merci, tu me fais rougir ♥
SupprimerC'est toujours d'actualité la délation...J'en ai fait les frais de façon exécrable il y a quelques années...Puisque la délation est presque toujours une dénonciation calomnieuse,cela montre le visage le plus hideux de l'être humain, je pense à ce qu'ont vécu certains pendant la seconde guerre mondiale...
RépondreSupprimerEn tout cas,tu m'as donné envie de regarder ce film, je te donnerai mon opinion bientôt!
Bonjour Bianca et bienvenue,
Supprimerje suis sincèrement désolée pour toi que tu ais été victime de tant de bassesse, j'espère que les choses se sont arrangées depuis.
Pour Le corbeau de Clouzot, qui a vu le jour grâce aux studios Allemands, ce film à été interdit en salle lors de la libération. Gauche bien pensante et pétainiste de l'époque ;))
Bon film ;D
Noirceur de l'âme humaine...sujet toujours d'actualité snif... mon coeur de papillon butineur en à gros sur la potatoe!! Merci Sylvie jm aussi beaucoup ce film Bises M-C
RépondreSupprimerHello M-C
SupprimerOui, le clair-obscur de l'âme... tout un programme.
bises
Sylvie ♥
Clouzot demeure un des cinéastes les plus aventureux (et frappé) du cinéma français quand celui ci savait encore nous pondre des oeuvres qui vous marquent son homme à jamais.
SupprimerRenoir, Carné, Duvivier, Clément, Granger et Jean Becker -entre autres talents- auront su faire bouger les lignes et apposer leurs empreintes indélébiles sur la pellicule de nos rêves.
Alors que "la nouvelle vague" critiquait vertement certains d'entre eux, ils ont désormais pris leur revanche cinglante en enterrant ces petits roquets pédants et leurs films désolants qui ne font pas le poids face aux chefs d'oeuvre des ces véritables maîtres de l'étude de l'âme humaine au scalpel.
C'est clair ! Ils étaient avant-gardistes et talentueux. Toujours copiés, souvent jalousés mais jamais égalés. Otto Preminger que j'adore aussi à fait le remake du Corbeau, tu l'as vu ?
SupprimerNon, jamais vu. Et pourtant du Preminger Dieu sait que j'en ai baffré comme un glouton jamais rassasié!
SupprimerHolala !! Moi aussi je suis une inconditionnelle de Preminger, mais je ne pense pas l'avoir vu non plus... Friekin aussi a fait un remake du salaire de la peur, décidément... ;)))
SupprimerCelui-là, par contre je l'ai vu! Il s'appelle "Sorcerer" et son traitement est radicalement différent du travail de Clouzot. Comme à son habitude Freidkin nous plonge dans un maelstrom dérangé et dérangeant à la lisière du fantastique dans lequel la nature en démiurge revanchard donne une leçon sanglante aux hommes. Et en plus, même Bruno Cremer est bon, c'est dire le talent du William!
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