jeudi 8 mars 2012

Bandini


Ouf !! Le cœur encore haletant, je viens de finir Bandini ! Suis encore chavirée, mais tout fini bien. Faut dire que j'ai eu peur, faut dire aussi que j'avais les nerfs tout rouge contre Svevo ! Tsss que crétino !! 


 

Arturo Bandini 14 ans, ne se supporte pas. Il ne supporte pas sa mère, son père, sa grand-mère, ses deux frères et encore moins sa condition d'enfant d'immigrés italiens pauvres de surcroît. Il jure, il vole, assassine une poule. Mais Arturo se confesse, il est absous. Il est amoureux de Rosa et c'est pour elle qu'il vole le beau camée de sa mère précieusement gardé dans un coffre, comme si les pauvres n'avaient pas le droit de porter de tels bijoux ou même d'en posséder. 



Sa mère Maria est complètement dépassée par les évènements. Non seulement la famille croule sous les dettes, mais il neige et le travail manque sacrément en cette saison pour un maçon comme Svevo son mari, et c'est à chaque fois couverte de honte qu'elle se rend chez l'épicier. L'arrivée de sa mère Donna Toscana, une femme acariâtre et cruelle, n'arrange rien ! Son mari déteste cette dernière et quitte le foyer.  Maria est désespérée, elle sait qu'il va rejoindre Rocco, un vieux bellâtre, ami de Svevo, avec qui dans le passé il a partagé beuveries, jeux et femmes. Écrasée sous le poids d'un mari autoritaire, fier,  cavaleur, d'une mère infecte, de dettes à n'en plus finir, des enfants à nourrirMaria souffre. Elle égraine son rosaire à longueur de journée, implore le Tout-Puissant et tous les autres, on la retrouve l'air hagard dans sous le froid à peine vêtue, les lèvres presque bleues,  elle ne se lève plus pour faire le petits déjeuner des enfants. Maria pauvre martyre, elle me fend le cœur ;) mais elle reste mon personnage préférée de toute l’œuvre de John Fante.  


Arturo n'en a rien à faire. Elle l'a bien voulu cette femme avec ses jambes maigres, son visage creux et triste, et ses habits élimés. Et ses deux frères, parlons-en ! August cul bénit comme sa mère Et Frédérico sale petit hypocrite ! C'est normal que son père s'en aille ! Le jour où il le voit dans une belle voiture avec Mme Hildegarde, la femme la plus riche du village il en revient pas ! Quelle classe ce papa !

Mais que fais-tu Svevo !? J'ai du lire trois fois la même page tellement je voulais pas y croire !! Mais comment peux-tu faire ça à une femme comme Maria !? Tu te prostitues  tu le dis toi-même. Arturo nom de dieu fais quelque chose. Je m'en fous que tu ais tué cette poule, que tu l'ai regardé mourir sans bouger le petit doigt et que même ça avait l'air de te plaire.  Je t'avertis Arturo, si tu ne fais rien j'arrête de lire.



La suite je vais pas la raconter, mais la
tension est à son comble. Ce bouquin est d'une intensité, tant dans l'histoire que dans l'écriture rythmée, un vrai bonheur. Exalté,  triste, tendu, ému, ou en colère, on passe par toutes les émotions. John Fante parfois cruel déborde aussi de tendresse, et va droit au cœur sans détour et ce qui me séduit le plus c'est la façon qu'il a de transcrire les sentiments diamétralement opposés que l'on peut éprouver simultanément.   

  
Bon je me remets, et m'en ressers un autre ;)





Aspetta primavera, Bandini

3 commentaires:

  1. Sylvie tu m’étonneras toujours je ne connais pas l'auteur mais ça donne envie et tu sais les italiens sont de grands romantiques parfois salauds avec les femmes mais qui ne l'est pas!!dja

    RépondreSupprimer
  2. Je t'en enverrais un pour ton non-anniversaire ;))

    RépondreSupprimer
  3. Oui, Dja tu as raison, soyons salauds avec les femmes !

    Hugo

    RépondreSupprimer