dimanche 10 novembre 2013

"Juste une dernière chose... "


PE-TER-FALK  sonne à mes oreilles comme trois jolies notes de musique, qui font indéniablement penser à ces trois autres CO-LUM-BO, tant ces deux êtres seront liés à jamais dans la mémoire collective, de Paris à Tokyo comme jusqu'au fin fond de la Patagonie. Columbo, c'est la série que l'on regarde seul ou en famille, avec unanimement la même tendresse pour ce cher Lieutenant. 


Alors comment est-il possible qu'un personnage de série télévisée puisse avoir eu autant de notoriété et susciter autant de sympathie toute génération confondue ?
Pas de secret. S'il faut un bon acteur pour s'effacer derrière un rôle, il faut qu'il soit encore meilleur pour ne faire qu'un avec son personnage et qu'il l'incarne avec tellement de justesse et de sincérité qu'on ne saura plus distinguer qui se cache derrière qui. Peter Falk n'a pas choisit de prendre 20 kg ou de se teindre les cheveux en quête d'une quelconque excentricité, non, un imper, une cravate et une 403 feront l'affaire. 

 
Puis il a le vertige, le mal de mer, la nausée, le rhume, enfin des tas de trucs d'humains quoi. Alors quand l'assassin, la plupart du temps un être abject et suffisant, se fait coincer par notre brillant et affable Lieutenant Columbo, c'est comme une petite victoire vengeresse et jubilatoire personnelle.



Plaçons le tout dans les mains de John Cassavetes, ou de Patrick McGoohan (entre-autre) mettons des acteurs de qualité tels que (honneur aux femmes) Faye Dunaway, Anne Baxter ou Gena Rowlands, et du côté de ces messieurs, Martin Landau, Robert Vaughn, Donald Pleasance, Leslie Nielsen, Leonard Nimoy, j'en passe et des meilleurs, ajoutons à cela la voix douce et quelque peu éraillée de Serge Sauvion, et nous voilà donc face à ce fameux secret pas très bien gardé de cette belle et légitime réussite.


En dehors de Columbo, Peter Falk s'est aussi distingué dans les films de Wim Wenders, John Cassavetes ou Robert Altman, mais tout ça aussi je le savais déjà. Ce que j'ignorais, c'était sa boulimie de vie ou ses talents de dessinateurs, que j'ai eu le privilège de découvrir dans son livre "Juste une dernière chose... ", raconté de façon très humoristique à travers une série d'anecdotes.


C'est avec beaucoup d'égard et de complicité qu'il s'adresse au lecteur, et nous donne un sentiment d'intimité très agréable. C'est finalement accoudé au comptoir d'un bar, le bourbon dans une main  la clope dans l'autre, enfumé par les volutes de son cigare, qu'on se délecte de ses anecdotes de tournage ou autres et qu'on découvre la tendresse, le profond respect, l'admiration et la reconnaissance qu'il portait envers des êtres d’exceptions comme John Cassavetes ou Ben Gazzara


Il devait être bon de compter Peter Falk parmi ses amis. La bonne nouvelle, c'est que je fais désormais parti des siens.