dimanche 27 janvier 2013

Le voyage fantastique



L'histoire : en un mot, comme dans le vrai scénario certainement ;) 
On prendra des scientifiques, trois hommes, dont un traitre le Dr Loomis Michael (Donald Pleasance), une jolie fille (Raquel Welch) on les mettra dans une capsule, on miniaturisera le tout à mort, que l'on injectera dans le corps d'un malade afin de lui dézinguer sa tumeur au cerveau. Ils trouveront leur chemin à travers le système veineux. Voilà, ça suffit, c'est pas la peine d'en faire trop ;))



Une fois de plus, quel merveilleux support qu'un film tourné en Cinémascope au service de la science-fiction des années 60 où tout est encore possible, on est encore en pleine liberté cinématographique. Tout est permis, aucunes restrictions ni peur du ridicule,   Richard Fleisher, (Soleil vert, Vingt mille lieux sous les mers, L'Etrangleur de Boston, Du sang dans la poussière),  n'échappe une fois de plus à aucunes règles de la désuétude et ce pour notre plus grand bonheur. Ainsi, Le Voyage fantastique  nous offre ces délicieuses et innocentes images aux effets les plus kitchs, comme un voyage sous acide dans le corps humain On y croise des globules blancs, rouges, bleues, verts, il s'en fout Richard. La ringardise et les invraisemblances sont de mise, et alors !?


Ici se côtoient oxygénation, atomes, anticorps, bactéries, fistule (l'unique mot presque savant), avec "l'attaque des fibres réticulaires" sur le corps de Cora Peterson (Raquel W.) qui donne le passe droit à la scène érotique du film. Cette gélatine s'est cristallisée, et les scientifiques s'en donnent à cœur joie pour libérer sa "gorge" obstruée ;))


Un beau fertilisant pour l'imaginaire. 


vendredi 25 janvier 2013

mercredi 23 janvier 2013

Bonjour tristesse


 

La Côte d'Azur comme décor de vacances, une fifille à son papa qui ne veut pas grandir, face à un papa qui lui ne veut pas vieillir, le délicat et vieux sujet du complexe d’œdipe. 
En effet la complicité qui unie le père à sa fille est assez tendancieuse, tout comme leurs fréquents baisers, un peu, voir "trop" appuyés.

 
  
Le film d'Otto Preminger, tiré du roman de Françoise Sagan du même nom "Bonjour Tristesse" laisse un goût de chagrin et de désolation face à la cruauté infantile et égoïste de Cécile (Jean Seberg), et la course au jeunisme de son père Raymond (David Niven). Il y aura un avant, tout en couleur, comme une belle carte postale de souvenirs d'été, représentant le temps de l'insouciance, du bonheur, et un après, en noir et blanc, représentant une petite mort dans l'âme. Ce film m'a bouleversé, de part le talent d'Otto Preminger évidement, puis par son histoire très justement interprétée (notamment par David Niven, Deborah Kerr, et l'excellente Mylène Demongeot). Conseil, ne vous laissez pas effrayer par Juliette Greco au début, même si son nom est écrit en gros sur certaines affiches, elle ne fait qu'une brève apparition ;)     
 
   

mercredi 16 janvier 2013

La femme nue et Satan


La femme nue et Satan un film de Victor Trivas de 1959. J'ai toujours eu un grand affectif pour ce cinéma du genre, et le fait que Victor Trivas eut été décorateur sur des films muets des années 30 rajoute certainement cette atmosphère oppressante et obscure qui n'est pas pour me déplaire, en plus du sujet traité avec les questionnements qu'il suscite.


Dans les expériences au service du progrès de la médecine il y a deux cas bien précis. Celles qui sont employées à des fins saines et évolutives, et celles qui assouvissent la mégalomanie ou la prétention déplacée d'un être malsain. 
 Ici, nous avons le professeur Abel (Michel Simon), un admirable génie au service du bien et du progrès, et le caricatural Dr Ood (Horst Frank) à celui de la démence
Avec son illustre invention du sérum Z et autres tuyaux savants, le Pr Abel est arrivé maintenir en vie la tête d'un chien, séparée de son corps. Cette découverte se retournera hélas contre lui, car le Dr Ood l'utilisera bien sur à mauvais escient contre le professeur afin d'obtenir le secret de la-dite  formule.  
 
 
Ood poussera sa folie toujours plus loin, greffer la tête au visage parfait d' Irène Sanders (Karin Kernke) une jeune infirme bossue, sur le corps sublime d'une jeune danseuse (Christiane Maibach)
La malheureuse infirme aura effectivement un corps parfait, mais gardera-t-elle sa santé mentale ... ?  Humm humm...
Ma scène préférée étant justement celle du réveil d'Irène après trois mois de soins et de coma ;)   Sinon, un peu "maladroit", on ne peut pas dire que ce soit un grand chef d’œuvre du cinéma, mais j'adore ce film ! 

blup..blup...le sérum Z
 

Cousu de fil blanc


mardi 8 janvier 2013

En crachant du haut des buildings


"Dans le snack de la 12e Avenue où j'avais l'habitude de boire mon café le matin et où beaucoup de chauffeurs de chez Rodney prenaient leurs repas, ils avaient une nouvelle serveuse, Betty. Elle faisait à peu près ma taille - un mètre soixante ou soixante-deux -mais elle pesait facilement deux cents kilos. Je m'aperçus qu'elle avait même du mal à se déplacer derrière le comptoir, tellement elle était grosse. Elle était obligé d'avancer de côté, comme un énorme crabe, pour arriver à servir ses clients.
La deuxième fois que je la vis, je ne parvins pas à détourner les yeux d'une pareille énormité. Je ne pus m'empêcher de l'étudier sous toutes les coutures. Comment se fait-il, pensai-je alors, comment se fait-il par Jésus-Christ troué de partout, que Milt ait engagé ce tas de merde à face de truie cette chose absurde et répugnante ?"  Extrait du livre de Dan Fante  "En crachant du haut des buildings" 



Dans cet extrait qui me fait particulièrement marrer, Dan Fante est en crise aigüe de trop plein. Il ne déteste pas la vie, mais il n'accepte plus ce qu'elle lui propose. Il n'accepte plus non plus de se faire exploiter dans des boulots de merde, il en a assez du laisser aller des personnes qu'il croise, des appareils téléphoniques qui ne fonctionnent jamais comme il faudrait, de la connerie ordinaire etc etc... L'alcool calme parfois ses pensées et le manque les excitent. C'est compliqué.

Mais tout comme son père John Fante (à droite) il n'y va pas avec le dos de la cuillère. On retrouve chez lui cette même forme, bien que différente, cette réflexion vivante et sans crainte de se livrer, et bien que ses pensées vont parfois très loin, on y retrouve la même pudeur, et la même tendresse.