mercredi 29 mai 2013

Irma la Douce




J'ai fait tellement de captures d'écran de ce film que je ne sais laquelle choisir tant elles sont toutes à tomber par terre. C'est simple, sans vouloir dénigrer le travail du réalisateur ô combien adulé par moi-même, on pourrait le laisser défiler comme un diaporama, son coupé. Ce film, c'est Irma la douce de Billy Wilder sorti en 1963, adaptation de la comédie musicale française du même nom de 1956. Cocorico !
Nestor (Jack Lemmon) un jeune gendarme naïf, tombe sous le charme de l’irrésistible Irma (Shirley MacLaine) une fille de joie. Éperdument amoureux de cette dernière, Nestor deviendra souteneur malgré lui. Rien de scabreux dans tout ça, Billy Wilder est bien trop fin, trop talentueux pour tomber dans ce genre d'impairs et les décors intelligemment confiés à Alexandre Trauner en ferait même un film pour enfant en dépit du sujet traité. Dans leurs dominantes vertes et rouges les images se succèdent comme dans un rêve, et par enchantement la candeur désarmante d'Irma en rajoute une couche. Cette Shirley MacLaine ! C'est fou ce qu'elle kidnappe l'attention ! Elle a un je ne sais quoi, un flou naturel, une malice dans ses yeux, mais clairement un petit truc en plus qui absorbe et rend la lumière de façon si particulière. Ça vient peut-être des filtres... mais non ! Marilyn aussi avait ce don. Une sorte de magie comme ça.... inexplicable...captivante.

Elle habite seule avec son chien dans un minuscule appartement de toute beauté perché sous les toits, une vraie maison de poupée, mon rêve ! C'est ici même qu'elle reçoit Nestor pendant que son petit toutou se prend des murges au champagne ;)
Vous l'avez compris, c'est une comédie ultra-légère, avec comme recette des quiproquos à l'ancienne comme s'il en pleuvait, loufoque et burlesque avec des coups de théâtre totalement incongrues où l'on prend beaucoup de plaisir, interdite aux blasés du cinéma bien entendu.
J'ai trouvé les mêmes collants, je vous jure la couleur est identique, un jour d'hiver comme on n'en fait plus, un 13 Mai 2013.

↓ Encore un cadeau Bonux rien que pour vos yeux (cliquez rapidement) ↓








jeudi 23 mai 2013

Toutes à tuer


Mon coup de cœur de la semaine : ce petit bijou jubilatoire d'humour noir "Toutes à tuer", un recueil de 17 contes misogynes signé Patricia Highsmith.


Sans remonter jusqu'à Baudelaire, la misogynie n'a jamais manquée en littérature mais quand une femme, Patricia Highsmith s'empare du sujet cela en donne une saveur supplémentaire, un exquis sentiment de revanche. De sa plume caustique et grinçante, elle brosse au vitriol le portrait de femmes où se mêle bêtise, cruauté, perversion avec une cadence parfaite, vu que ces nouvelles ne dépassent pas les cinq ou six pages. 




Ainsi on croise la vénale et infidèle Sarah candidate au crime parfait qui j'avoue m'a glacé le sang jusqu'aux os de part sa cruauté et sa froideur, la jeune et naïve Mildred objet de plaisirs d'hommes peu scrupuleux, Théadora une enfant de 9 ans véritable tête à claques que j'aurais bien étranglé de mes propres mains, et tant d'autres que je vous laisse découvrir, le tout enrobé de titres qui ne manquent pas de cynisme comme La pondeuse, L'objet de lit ambulant, L'invalide ou la femme clouée au lit...
Ma préférée, Oona, la joyeuse femme des cavernes est à mourir de rire, mais se démarque des autres, le genre d'histoire qui inspire les légendes.




Après m'avoir fait de l’œil, ce petit recueil rapide, vivant, corrosif fut un délice de plaisir
Ultra moderne au caractère bien trempé, Patricia Highsmith (la femme aux chats) est un fleuron de l'écriture, celle que j'aime, qui parle de tous les travers aussi sordides soient-ils sans détours de l'homme la femme et de ses faiblesses avec toute la subtilité, l'humour et la virulence qu'il se doit.


D'autres s'en étaient déjà rendus compte avant moi et pas des moindres... ;) Je pense notamment à l'adaptation de certains de ses romans au cinéma comme L'inconnu du Nord-Express joyaux du film noir adapté par Hitchcock ou le non moins célèbre Plein Soleil avec Alain Delon, d'après Le talentueux Mr Ripley.

mercredi 15 mai 2013

La maison du Diable





Il était une fois l'histoire d'Eleanor Lance (Julie Harris), vieille fille fragile qui rêvait d'amour. Au lieu de cela, elle subissait les brimades quotidiennes de sa mère malade et possessive. A la mort de cette dernière, elle fut recueillit par sa sœur et devint l'élément encombrant du foyer jusqu'au jour où, conviée à des fins expérimentales dans un manoir....



Classique de l'épouvante de 1963, La Maison du Diable (The Haunting) de Robert Wise  est un conte romanesque morbide, étonnement interdit aux moins de 15 ans, alors que selon moi il devrait au contraire leur être obligatoire, ne serait-ce qu'à titre initiatique pour son élégance et sa pudeur si souvent oubliées de nos jours dans le cinéma et si n'est déjà fait, repère indispensable dans les écoles de cinéma tant pour ses qualités que pour ses petites maladresses (entre nous, la seule sera sa longueur). 

 
Robert Wise décrit l'invisible et l'indicible avec sa caméra comme seul H.P. Lovecraft aurait pu le faire avec sa plume, car "celui que l'on ne voit jamais" est omniprésent. Oui il existe. C'est un esprit masculin, puissant, viril. Brrr  
Il y fait régner de sa présence invisible mais quasi palpable une atmosphère érotique et sensuelle, sans absolument rien voir de salacieux (oui je viens d'inventer ce mot), c'est exquis. 


Les vues en plongée ou contre plongée de la caméra sont vertigineuses et d'un esthétisme photographique incontournable. On a le tournis.



Vous voyez, les manifestations du surnaturel sont simples, et les jeux de miroirs, les bruit de portes qui claquent, les personnages ambigües comme Theodora (Claire Bloom) et les quelques clins d’œil à de scènes cultes (psychose etc..) suffiront à Eleanor un abandon total d'elle même irréversible.


 ↓ Cadeau Bonux ↓