dimanche 30 septembre 2012

Coal Miner's Daughter



Coal Miner's Daughter, le film de Michael Apted, sorti en France sous le nom de Nashville Lady, retrace la vie de Loretta Lynn, campée ici sous  les traits de l'irrésistible Sissy Spacek, et de son mari Doolittle "Mooney" Lynn, un mineur de fond interprété par le non moins fameux Tommy Lee Jones.


 
L'histoire est celle de l'ascension dans le milieu musical, de la Country plus exactement, de Loretta Lynn (née Webb), issue d'une famille nombreuse et pauvre, qui avait un avenir tout tracé de femme au foyer puisqu'elle se marie très jeune (13 ou 16 ans selon les sources) à Doolittle Lynn. Quatre enfants et un déménagement plus tard, Doo offre une guitare sèche à sa femme et c'est le début de l'ascension fulgurante de Loretta dans le milieu musical, plus exactement celui de la Country




Sous l'impulsion de Doo, grand adepte du système D, ils enregistrent "I'm a Honky Tonk Woman", partent faire leur propre promo en faisant la tournée des radios et ça marche, en moins d'un an elle se retrouve propulsée sur scène où elle y fait la rencontre de Patsy Cline (Beverly D'Angelo), star mais pas rivale, puisqu'elle partagera avec elle de nombreuses collaborations scéniques et une très grande amitié. La fin tragique de Patsy Cline à l'âge de trente ans à peine dans un accident d'avion, laissera funestement la place à Loretta.







On connait les déboires notamment avec l'alcool de Doolittle et sa relation houleuse avec sa femme, les difficultés qu'a rencontré Loretta devant ce succès si rapide, et pourtant ce film ne tombe jamais dans le sensationnalisme, et montre au contraire l'évolution des caractères de chacun, et ça, pudiquement. 







Les rôles principaux sont remarquablement servis, ainsi que la bande pour une fois vraiment originale, puisque, attention cerise sur le gâteau et roulements de tambours, c'est Sissy Spacek elle même qui interprète les morceaux de Loretta Lynn , et Berverly D'angelo qui chante le fameux Crazy de Patsy Cline. 


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samedi 29 septembre 2012

vendredi 28 septembre 2012

Jolene


Jolene, je t'en supplie, par pitié ne prends pas mon homme. Jolene, ne le prends pas juste parce que tu le peux.

Ta beauté est incomparable et avec tes cheveux de feu, ta peau claire comme l'ivoire, tes yeux verts émeraude, ton sourire comme la brise du printemps, ta voix aussi apaisante qu'une pluie d'été, je ne peux pas rivaliser avec toi Jolene.


Il parle de toi dans son sommeil, je ne peux rien faire d'autre que de contenir mes sanglots lorsqu'il il t'appelle, Jolene.
Et je peux très bien comprendre comment tu pourrais si facilement prendre mon homme, mais tu peux pas imaginer ce qu'il représente pour moi, Jolene.
Par pitié Jolene, ne le prends pas juste parce que tu le peux. 
Tu peux avoir tous les hommes que tu veux, mais moi je ne pourrais plus jamais aimer, il est le seul pour moi.
Je tenais à te le dire, mon bonheur ne dépends que de toi et de ce que tu décides de faire.
Par pitié, ne le prends pas même si tu le peux, Jolene.

dimanche 23 septembre 2012

The Message


C'est comme dans une jungle, je me demande comment je tiens le coup. Partout des verres brisés, des gens qui pissent dans les cages d'escaliers, tu sais, il n'en n'ont rien à foutre ! Je ne supporte plus cette odeur, je ne supporte plus ce boucan, et pas de thunes pour m'arracher, je suppose que j'ai pas le choix.


Des rats dans les pièces de devant, des cafards à l'arrière, des junkies dans la rue avec leurs battes de baseball, j'essaie de m'extirper de ça, mais je peux pas aller bien loin on vient d'embarquer ma voiture à la fourrière.
Me gonfle pas, je suis à bout, j'essaie de ne pas perdre la tête. 
C'est comme une jungle, je me demande comment je tiens le coup.



Impuissant, je regarde à travers la fenêtre, je vois toutes ces bagnoles vrombissantes dans un souffle de poussière, une folle qui vit dans un sac mangeant dans les poubelles, utilisée comme une pute, dit qu'elle dansait le tango, virevoltait sur le fandango. Cette Princesse de pacotille a perdu la raison. Elle descend au peepshow se faire reluquer par des vicelards mais raconte des salades aux autres filles à son retour. Elle part en ville se choper une couverture sociale, elle ferait mieux de se trouver un mac, elle sait rien faire toute seule.


Mon frangin l'a mauvaise planté devant la T.V de notre mère, elle lui dit : "Tu la regarde trop c'est pas sain !". La force du destin toute la journée, et Dallas toute la nuit, j'ai même pas pu mater le combat de Sugar Ray !
Les usuriers nous harcèlent au téléphone, ils effraient ma femme quand je suis pas là. On a une éducation de clodos, une inflation à deux chiffres. Je peux même pas prendre le métro, la station est en grève. Le King kong en néon se tient derrière mon dos, je suis en boucle, comment briser ce sortilège, rongé par la migraine, cancereux, parfois j'ai l'impression de devenir fou j'en détournerais un avion !





Mon fils m'a dit : "Papa, je ne veux pas aller à l'école, le prof est un con !" il doit me prendre pour un imbécile. Tous ces gosses fument de l'herbe, je trouve qu'ils se la jouent facile.
Si je pouvais juste me choper un boulot, même balayeur, j'y mettrais du mien, je ferais chauffer mes pieds sur le bitume. J'userai chemises et cravates et je trainerais avec des connards parce qu'ici tout est question d'argent c'est vraiment pas drôle, tu te fais juste baiser dans ce "rêve américain".


Ils ont jeté cette fille contre le metro, confié à un toubib qui lui a juste pansé son bras. Un type s'est fait poignardé en plein cœur s'en est fait transplanté un autre pour un nouveau départ.
Je peux pas traverser le parc la nuit tombée, c'est trop dingue. La main sur mon flingue je me sens traqué comme un hors la loi. Je les ai entendu dire :  " T'en veux encore ?" 
Je vis sur le fil.


Un enfant est né sans rien dans le crâne, aveuglé par la frime. Dieu te sourit mais il n'approuve pas, seul Dieu connait ton destin. Tu vas grandir dans le ghetto, vivre comme un con, et de ton regard s’échappera une profonde haine. Les endroits où tu joues, où tu restes ne sont qu'une vaste rue. Tu admireras le racket, les voyous, les macs, les dealers, et les arnaqueurs. Tu conduiras des grosses voitures, tu dépenseras sans compter, tu deviendras juste comme eux, ces trafiquants,  embrouilleurs,  cambrioleurs, flambeurs, pickpockets, mendiants. Tu dis : "Je suis cool, je connais la combine !" Mais il t'ont viré du collège et maintenant tu es sans emploi proche du néant. Tu te la raconte Pretty Boy Floyd auprès des gamins, figure de carême ! 


T'en a pris pour huit ans, tu es  ridiculisé, catalogué, violé, abusé, asservi, tu vis l'enfer comme un pédé honteux jusqu'au jour où on te trouvera mort pendu dans ta cellule. C'était pas bien dur de voir que ta vie était foutue. Tu es froid, ton corps ballant, tes yeux chantent dorénavant la triste triste chanson de ceux qui vivent vite et meurent si jeunes.


C'est comme dans une jungle parfois je me demande comment je tiens le coup.

vendredi 21 septembre 2012

King Creole


Il y a un homme à la Nouvelle Orléans qui joue du rock and roll. C'est un guitariste avec un âme grosse comme ça ! Il plante un accord lourd comme une tonne de charbon, on le connait sous le nom de Roi Créole.
Vous savez qu'il est cinglé,  il gigote comme un poisson-chat au bout d'une ligne. Vous savez qu'il est cinglé le Roi Créole aux hanches qui ondulent. 
Quand le Roi s'y met, il est transporté. Il tient sa guitare comme une mitraillette, un râle commence à sortir du fond de sa gorge, il torture ses cordes jusqu'à l'agonie. Il chante sur les mauvais garçons, il chante sur la gourmandise, il chante sur la luxure, il chiale les blues de la Nouvelle Orléans. 
Il la joue brutale, il la joue douce, qu'importe ce qu'il joue on est droit sur nos pieds. Quand il attrape la fièvre rock, bébé, il ne s'arrête que quand sa guitare se brise.

 

samedi 15 septembre 2012

Avis de Recherche



Aux dernières nouvelles, Jérémie Renier aurait appelé un de ses proches pour annoncer qu'il s'attacherait lui-même nu sur une croix dans un lieu inconnu de tous jusqu'à ce que.....on n'en sait pas plus.... 

Mais selon les rumeurs le célèbre chanteur Claude François aurait prit possession de son âme et de son esprit lors du tournage du film Cloclo. Ce dernier comme on le sait était en quête de la jeunesse éternelle et a trouvé en Jérémie le réceptacle inespéré. Jérémie a subit un stage intensif de plusieurs mois avant le film pour apprendre à parler, marcher, danser, penser et vivre comme la star. En totale immersion et ce même après la sortie du film, Jérémie avait un comportement étrange, et comme témoigne son amie de l'époque : "Il avait le regard ailleurs, et quand on lui demandait d'où tu viens, il répondait machinalement : du moulin ! "
Il avait redonné vie au monstre et sa nourriture il le savait avait été le succès du film, les critiques, les hommages  etc...
Pour se délivrer de cette malédiction, Jérémie doit se purger de tout ce qui touche de près ou de loin au chanteur et dans un dernier et maigre espoir, l'infinitésimale partie saine qui restait en lui l'aurait fait se dresser pour combattre dignement la bête. 



mardi 11 septembre 2012

Le soir des lions, le matin ..... des moutons



Dans les années 50, les Wheeler, un petit couple exemplaire de réussite sociale, s'installent dans un pavillon d'une résidence cossue. Frank (Leonardo Di Caprio) est un employé modèle dans une entreprise où son père l'était déjà des années auparavant, et April (Kate Winslet) sa jeune femme, affiche l'air d'une jeune femme comblée, toujours tirée à quatre épingles, tenant bien sa maison..................pourtant une sorte d'angoisse sous-jacente émane de cet apparent bonheur. 


Et pour sur ! 
Il suffit d'une phrase anodine et même presque de politesse de Helen Givins (Kathy Bates), agent immobilier qui leur fait visiter leur future résidence dans Revolutionary Road comme "je savais que vous étiez différent" suffit pour déclencher l'irréversible. 



April constate que les rêves anticonformistes dont ils s'étaient bercés étant jeunes se sont dissipés sous le couvert d'une vie   confortable, et qu'ils deviennent insidieusement l'exact contraire de leurs idéaux. Malgré des tentatives avortées (et c'est rien de le dire) de sortir ce quotidien ennuyeux, le climat s'épaissit jusqu'à l'étouffement. C'est une véritable asphyxie, comment ce couple qui s'est toujours proclamé si différent va se sortir de ce marasme...? 



Avant Revolutionary Road, Sam Mendes avait un peu traité du même sujet avec American Beauty, où Lester Burnhamm (Kevin Spacey) père de famille respectable, lui aussi installé dans une résidence des plus coquettes, est rattrapé par ses vieux rêves qu'il avait refoulés jusqu'alors. Le même constat de manque de courage de n'être allé au bout des ses illusions, esclave de son enfermement dans un quotidien construit petit à petit de politesse de non-dit et de frustrations.  
Malgré le désarroi et la fin tragique de ces deux couples, on se demande s'ils auraient été plus heureux si la vie avait été autrement pour eux.....