vendredi 25 décembre 2020

dimanche 13 décembre 2020

Depeche Mode - Enjoy The Silence (Live in Berlin)

 

En plus de la musique évidement, mais voir les gens danser comme ça, libres et offerts. Ici, la façon dont Dave Gahan occupe la scène par exemple. La façon dont il tourne, et virevolte, dont il s'enivre de lui-même, de la musique. On entend même du Rammstein à un certain moment. Ce clip est fantastique 💙 Fin de l'histoire. Bisous 💋💖

samedi 21 novembre 2020

Who's the Mystery Boy ?

 

Vivant à l'écart de la place publique, serein, contemplatif, amoureux bucolique, Paul Meurisse n'a jamais cédé aux trompettes de la renommée. Il fut bien un temps grisé par l'argent facile, selon ses dires, mais comment, et pourquoi lui en vouloir. Le hic se trouve autour de son interprétation fantomatique et de son teint livide dans Le déjeuner sur l'herbe de Jean Renoir en 1959. Film qui, à sa décharge, ne fut sauvé ni par le sortilège d'une flute enchantée, ni par le si beau décor naturel de Provence. In fine, c'est l'histoire de Jean enfant, désirant se blottir à nouveau au creux de la chair offerte de Gabrielle sa nourrice, muse d'Auguste, le père. Au final, un jardin peu extraordinaire. C'est dommage.  

Foin de ce raté anecdotique, mais qui me tenait à cœur de partager, revenons sur Paul Meurisse ou plutôt sur la singularité de son air lugubre et amusé, qui a bien failli par facilité de réalisateurs en manque d'ambition, le confiner dans le rôle d'un simple gangster, ad vitam æternam. Heureusement, sous le monocle, se cache un homme raffiné et de caractère, au bon sens d'orientation. Ses modèles d'acteurs ne sont autres que Erich von Stroheim, Douglas Fairbanks, et Rudolph Valentino, et déplore à son plus grand regret, l'avènement du parlant qui selon lui, a brisé quelque peu la distance cruciale, la part d'irréel et de féérique, qu'apportait alors le cinéma.

Quel bonheur donc, d'incarner cet abject fumier d'anthologie dans Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot en 1955. Le public est conquis. Stupéfait. Bouleversé par la tournure de l'histoire. On veut sa peau. Le cinéma retrouve sa magie. Les rumeurs sur Clouzot comme à leur habitude, vont bon train, mais notre ami Paul, toujours aussi respectueux et reconnaissant, aime à raconter comment le système ingénieux et cocasse d'une corde attachée à sa cheville et reliée à Clouzot, lui indiquait à quel moment sortir de la baignoire. Certes, ce dernier avait giflé Cécile Aubry dix ans auparavant sur le tournage de Manon, mais c'était sur sa propre demande, celle-ci n'arrivant pas à saisir l'expression juste pour investir cette perverse ingénue. Alors quand on peut faire plaisir..

C'est ainsi qu'un œil en verre et une résurrection plus tard, Paul Meurisse se retrouve à nouveau sous la direction de Henri-Georges Clouzot dans La vérité, avec Brigitte Bardot. Là aussi, on a beau lui expliquer, Brigitte opte pour un jeu de façade, elle est molle, et pas impliquée. Clouzot lui écrase le pied, et sous la douleur violente, elle lui rétorque une gifle magistrale en accusé de réception, se recentre sur son jeu, et croule sous la tirade de maître Eparvier qu'elle prend en plein cœur. Ce sera, une de ses meilleures interprétations.

C'est pour cela aussi que vibre Paul (qui m'excusera je l'espère cette familiarité). Il faut qu'on y croit. Qu'il se passe quelque chose. Même si cette chose est cruelle, douloureuse ou révoltante, comme plus tard en 1974 dans Les suspects de Michel Wyn, qui raconte, à travers l'assassinat d'une jeune américaine libre et candide, dont le corps fut retrouvé dans le sud de la France, l'enquête qui va dévoiler tout ce qu'il y a de plus malsain, de plus ambigüe en chaque suspect, mais également la protection et l'immunité dont certains notables jouissent dans certaines petites villes de Provence. Ce film, de la même fibre que La traque de Serge Leroy, un an plus tard, fait véritablement froid dans le dos. Que rajouter à cela ?

 
👀👀😈👀👀