mardi 7 août 2012

Le cinéma en famille


"Je ne suis pas d'accord avec l'idée selon laquelle un comédien est libre de ses mouvements, qu'il a un statut de freelance, avec un ou plusieurs agents, un attaché de presse etc.. Cet individualisme tue le métier. A partir du moment où tu ne fais plus partie d'une famille au sens presque mafieux du terme, c'est le règne de l'individualisme". Michael Madsen




Je pense la même chose, et les exemples ne manquent pas, c'est pour moi LA signature d'un réalisateur d'exception de bien savoir s'entourer, et quand on tient le bon acteur, le bon compositeur, le bon directeur photographique etc, pourquoi aller chez le voisin voir si l'herbe est plus verte ? 
Dans le vrai cinéma, celui qui ne vieillit pas, c'est un véritable chassé-croisé de même noms que l'on retrouve à l'infini. 


 


Autant que Michel Simon eut été l'acteur fétiche de Sacha Guitry, Julien Duvivier, Claude Berry, les Billy Wilder, Blake Adwards, et Richard Quine avaient eux Jack Lemmon.  Le respect est mutuel, comme dans ce touchant hommage au générique de La Poison entre Guitry et Michel Simon (amis dans la vie). 

Avec une combinaison pareille comment ne pas évoquer Henri Verneuil et ses acteurs de haute voltige comme jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon, et tiens, Michel Simon dans Brelan d'as ! Bizarre ? Mais pas du tout !



C'est aussi pour la même raison que les films de Sergio Leone ont si bien fonctionné. Quand on confie la musique dans les mains du maestro Ennio Morricone,  que l'on y ajoute des acteurs comme Clint Eastwood, Lee Marvin, Gian Maria Volonte, James Coburn, ou Lee Van Cleef, comment se rater ? Le spectateur est conquis d'avance, il se crée ainsi une complicité et un lien quasi filial.



Et le grand, l'immense, le séducteur, le solide John Wayne dont John Ford, Robert N. Bradbury, Henri Hataway et bien d'autre avaient compris qu'il représentait à lui tout seul les valeurs sans détours d'une république quelques fois oubliée par les uns mais si précieuse pour les autres, seraient peut-être passés à côté avec un autre que lui...




Il y en a d'autres encore comme Brian de Palma par exemple que j'affectionne particulièrement, mais je finirais par les frères Coen. Pas de mystère, la formule est la même ! Le même compositeur Carter Burwell sur tous les films excepté O'Brother, Roger Deadkins comme directeur photo, et des acteurs John Goodman, Buscemi, Jon Polito, Holly Hunter, Frances McDormand, James Gandolfini, Turturro....  avec ce dernier qui réalise le magnifique Romance and Cigarettes avec encore Gandolfini, et je vous le donne en mille, qui en sont les producteurs.....les Frères COEN !! Hé oui ! 



6 commentaires:

  1. L'individualisme forcené qui caractérise notre époque fait le jeu des décideurs du multimédia actuel. Une "famille" est un contre-pouvoir potentiel, un état que détestent et redoutent ces mêmes décideurs qui font tout pour diviser et éliminer les regroupements artistiques et amicaux.

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    1. Certains acteurs signent des contrats où ont leur demande "l’exclusivité", en même temps ils ne sont pas obligé d'accepter...

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  2. Pas important pour moi (je ne suis pas non plus adepte des séries)... Les acteurs sont généralement un aspect secondaire dans un film, en tout cas dans le cinéma que j'estime immédiatement (peu d'acteurs-fétiches ou systématiques chez Cronenberg, jusqu'à il y a 10 ans)... Le risque c'est la répétition, la private joke et finalement l'épuisement ; "le spectateur conquis d'avance" est souvent le même et un engouement se forme alors que d'autres resteront sur le carreau. Et les Coen sont les rois pour ça. Pareil pour les films de la galaxie Audiard : tu entre dedans et c'est merveilleux, c'est la déclinaison d'un même génie ; ou tu assiste et tu vois toujours les mêmes postures. Je suis plutôt dans la seconde catégorie.

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    1. Les acteurs ne sont pas toujours un aspect secondaire, tu peux regarder un presque navet avec de bons acteurs, ce qui ont une vraie prestance, ils vont lui donner une autre épaisseur. Tu as raison pour "les mêmes postures", mais personnellement c'est ce que j'aime retrouver de temps en temps, quand tu vois tous les nouveaux films à l'affiche, rares sont ceux exceptionnels, donc un bon vieux truc à l'ancienne ça fait du bien ;))

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  3. Je comprend tout à fait ; d'ailleurs, si on est amené à souvent regarder des nanars, par exemple des giallos fauchés, c'est qu'on aime explorer (même pas forcément "retrouver") quelque chose de familier (même si c'est objectivement limité). Je partage ça, mais pas avec les acteurs, aucune "équipe" (hors-saga) ne me vient à l'esprit.

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    1. Pourtant on voit ça aussi dans les séries, pas mal d'acteurs dans The Shield se retrouvent dans Justified, comme ceux de The Wire dans Treme....

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