jeudi 5 septembre 2013

Tout va bien


Il y a deux jours, je regardais Laurel Canyon de Lisa Cholodenko, l'histoire d'une soixante huitarde sur le retour dépassée par son époque, face à son fils (Christian Bale) un peu plus conservateur mais apparemment pas dans son époque non plus, dans ce lieu mythique (jadis aussi) de Laurel Canyon. L'idée était bonne, le film pas mal, cependant je restais sur ma faim. J'étais passée à côté de quelque chose ? Ces plans de caméras inexistants ou intrusifs étaient-ils volontaires pour mieux en faire ressortir l'histoire ? Frances McDormand jouait-elle mal exprès pour accentuer son rôle de paumée ? Ou tout ça n'était que du bluff ? Cette réalisatrice avait néanmoins réussi à titiller ma curiosité. Alors comme au poker je demandais à voir, et me laisse tenter par un autre film de Lisa Cholodenko Tout va Bien


Tout va bien dans le meilleur des mondes pour un couple de lesbiennes qui s'aiment jusqu'à ce que leurs deux enfants retrouvent sans le moindre effort leur père géniteur. Père au singulier, car c'est le sperme du même homme qui a fécondé les deux heureuses  mamans. Même dans C'est mon choix ils n'avaient pas osé. Mais ça c'était avant, quand on témoignait avec des lunettes noires et des perruques, maintenant place au nouveau cinéma, celui qui montre tout (et surtout n'importe quoi).

Ce film qui se veut d'un nouveau genre n'est en aucun cas subversif ou pertinent. Il n'a aucune audace, et les dialogues hypra convenus prononcés avec des temps morts entre chaque mots sont une vraie souffrance. Il n'apporte rien et bien au contraire, veut nous faire avaler des couleuvres en nous démontrant qu'un couple de lesbiennes est supérieur à un couple d'hétérosexuel. Non seulement elles offrent une éducation parfaite et idéale à leurs enfants (bien que la fille s'appelle Johnny et le garçon Laser), mais en plus on peut leur parler de tout. Elles sont plus tolérantes et compréhensives. Mais faut pas exagérer, qu'on ne leur parle pas d'homme non plus, vous savez, cet être abject au phallus toujours en érection, quelle horreur ! Il n'y en aura qu'un dans le film, et il aura droit au joli sobriquet de Spermato, on croit rêver.


Pourquoi les homosexuels qui se battent pour obtenir des droits, à savoir une reconnaissance légitime envers la société d'être considérés comme tout le monde, créént des films propagandes pro-lesbiens pour montrer qu'ils sont à part, voire supérieur ? 

13 commentaires:

  1. Purée de punaise Sylvie!! Oui mais c'est vrai ça quel film de m... non mais!! moi aussi j'veux m'énerver sur ce sujet brulant! oui j'ai bu un kawa supa fort suis prête!! :D Bises M-C

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    1. Hé oui Marie Charlotte, partons au combat ! On ne peut plus rien dire aujourd'hui sans avoir toutes ces associations de faux-culs sur le dos. Ce genre de film aussi, c'est le fascisme à l'envers, ça me saoule. La dictature contrariée ;D
      Bises
      Sylvie ♥

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  2. Çà communautarise à tout va de nos jours, bientôt des films de grands pour les grands, des films de rouquins pour les rouquins, des films de végétariens, d'unijambistes, chacun prônant qu'il est le plus fort, le plus intelligent, le plus beau (ok, les rouquins personne les croira mais ils peuvent toujours essayer)
    Après quoi les uns les autres se taperont dessus tout en voulant un monde plus uni.
    C'est que le début de la rigolade.
    Hugo

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  3. ... comme ceux de Luc Besson (et en plus ça rime!).

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  4. Hello.
    Ben moi j'ai vu ce film par hasard et j'ai pas eu l'impression qu'on me faisait la leçon ou quoi ou qu'est-ce.
    Lesbianisme, hindouisme ou athlétisme, quel qu'en soit le sujet j'ai vu un film bien parti pour être neuneu et qui atteignait cet objectif, c'est tout.
    Par contre j'avais adoré le détachement non-feint de Ruffalo et maintenant que je vous lis je me demande si en fait il ne se les mordait pas de s'être embarqué dans cette galère (pour rester poli) ...
    Let's keep cool anyway hein les filles (et les autres), vous m'avez surpris par tant de colère !
    EWG

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    1. Rufffalo ne peut pas se mordre autre chose que les doigts, vu qu'on lui a coupé le reste. Mais je me trouve bien gentille contrairement à Lisa Cholodenko, parce que sa vision sur la gente masculine est très réductrice. Et si tu as vu le film, tu sauras de quoi je parle, l'être parfait serait une femme avec un sexe d'homme. Il faut arrêter d'essayer de ménager la chèvre et le chou, son film est neuneu parce qu'il est mal fait mais son message est carrément flippant.
      Sylvie

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    2. Ah merde ouais, z'êtes en colère.
      Moi je croyais juste pas à l'histoire donc le message a dû me passer au-dessus.
      Peut-être y avait-il une grève des scénaristes à l'époque et la Lisa elle a voulu tout faire toute seule...
      En tout cas je le re-regarderai pas pour vérifier !
      EWG

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  5. Ça me fait penser a ces comiques comme Omar Sy ou Claudia Tagbo, qui font rire (ou se sont fait connaître en tout cas) en faisant "les noirs"... Idem pour Gad Elmaleh ou Jamel.
    Un qui n'était pas trop comme ça, c'est Thomas N'Gigol, mais suite a son sketch anti-Sarkozy, récité (en tremblotant, le pauvre) devant ce dernier, j'ai comme l'impression qu'il a un poil disparu.
    Après, c'est effectivement bizarre comme phénomène, car d'un côté on dirait qu'il n'y a que lorsqu'on leur pose une bonne grosse caricature devant la tronche, que les gens sont prêts - dans un premier temps peut-être - à accepter la différence... Sauf que la plupart du temps, ça ne va pas plus loin ensuite, que ce soit de la part des artistes, comme des spectateurs.
    Mais il est 5h20 du mat' et je dis peut-être n'importe quoi...

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    1. C'est très personnel, mais si Homard Sy a un super quota de sympathie, je trouve qu'il joue mal, tout comme son acolyte à fauteuil d’ailleurs. Sinon, suis tout à fait d'accord, les gens sont capables de se rassembler pour des flashmobs et pas pour se réunir pour des vraies causes sans tomber dans la caricature comme Frigide Barjot ou l'autre extrême... ça me désole... j'ai l'impression que c'est que c'est très compliqué tout ça...
      Moi j'accepte la différence, mais j'aime pas qu'on me fasse prendre des vessies pour des lanternes, j'ai mes limites ;D
      Comme les féministes, ça part toujours d'une bonne intention, puis à l'arrivée elles deviennent pires que ce qu'elles revendiquent. Je les déteste.
      Il est 17h53, je m'en fous, j'assume ;D

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  6. Rien de plus ennuyant que les films sur des lesbiennes,souvent les films sur les homos sont plus rigolos

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    1. C'est clair ! A ce sujet si tu as l'occasion de voir Partners avec Ryan O'Neal et John Hurt, c'est très fin et très drôle , sans tomber ni dans la cage aux folles ni dans Cruising.. ;)

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